Pourquoi les entreprises françaises devraient privilégier un CMS français
Vous avez dit souveraineté numérique ?
Si Internet était une cour de récréation, les entreprises françaises joueraient tranquillement avec des billes tandis que les sociétés américaines tenteraient de privatiser le terrain de foot. Le Web est en effet un territoire dominé par des géants US et cela vaut également pour les CMS (Content Management Systems).
Wordpress, Drupal, Joomla, Magento… tous ces outils si pratiques pour gérer votre site web ont été développés outre-Atlantique. Et, sous une bonne couche de CSS bien lisse, ils embarquent avec eux leur lot de règles et d’obligations, ainsi que leur respect discutable des données personnelles ou stratégiques.
Face à cette hégémonie, à cette dépendance et au flou géopolitique actuel, il est temps de faire un petit bilan de la situation et de prendre les décisions qui s’imposent pour que votre site internet reste VOTRE site internet.
Petit tour du propriétaire : d’où viennent vos CMS préférés ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons un rapide état des lieux des principaux CMS utilisés en entreprise :
- WordPress : États-Unis
- Drupal : États-Unis
- Joomla : États-Unis
- Typo3 : Allemagne
- Magento : États-Unis
- Prestashop : France
- Strapi : France
La conclusion est simple : la majorité des CMS ont été développés et sont gérés par des sociétés américaines. « Et alors ? » répondront certains. Eh bien, cela a quelques implications que vous ne soupçonnez peut-être pas (enfin si, certainement un peu, étant donné l’introduction que vous venez de lire).
Plugins made in USA : une dépendance risquée
Même si vous optez pour un CMS européen, la plupart des extensions et plugins proviennent de développeurs américains. Vous installez un outil SEO, un connecteur e-commerce ou un module de sécurité ? Il y a de fortes chances qu’il soit hébergé aux États-Unis et soumis aux législations américaines.
Le fait que ces outils soient OpenSource donne d’autre part le sentiment de maîtriser son CMS : on peut choisir son CMS, l’héberger chez un prestataire européen et penser s’être affranchi des contraintes légales (Cloud Act, Patriot Act, etc.). Pourtant, cette impression est un leurre. En réalité, les mises à jour restent contrôlées par des entreprises américaines qui, en cas de conflit ou de changement stratégique, peuvent désactiver des sites via une simple mise à jour. Ce risque est encore plus préoccupant lorsque l’on considère que chaque CMS Open Source repose sur une multitude de plugins fournis par des éditeurs tiers, qui constituent autant de portes dérobées pour désactiver un site.
Tout cela pose plusieurs problèmes :
- Risque juridique : les données traitées par ces plugins peuvent être soumises au Cloud Act et au Patriot Act, donnant aux autorités US un droit de regard sur vos informations.
- Support et maintenance : si le plugin n’est plus rentable pour son créateur, il peut être abandonné du jour au lendemain, vous laissant avec une faille de sécurité béante.
- Mises à jour forcées : un éditeur américain peut imposer des mises à jour qui ne correspondent pas forcément aux besoins ou aux contraintes légales des entreprises françaises.
Cloud Act et Patriot Act : vos données à portée de main… mais pas des vôtres
Le Cloud Act (2018) et le Patriot Act (2001), les deux lois américaines qui abordent des sujets différents liés à la surveillance, la sécurité et l'accès aux données, permettent au gouvernement des États-Unis d’accéder aux données stockées sur leurs serveurs, même si ces données concernent une entreprise européenne.
En clair, si vous utilisez un CMS américain (ou un plugin américain), vos données peuvent être consultées par les autorités américaines sans que vous en soyez informé. Ni vu ni connu, la souveraineté numérique est bafouée.
D’ailleurs, ces législations ne concernent pas uniquement les CMS : elles s’appliquent dès lors que l’hébergement est assuré par un acteur américain. Un site web peut ainsi être soumis aux lois américaines sans même que son propriétaire en ait conscience, simplement parce qu’il utilise une solution d’hébergement outre-Atlantique.
Mises à jour et décisions américaines
Les éditeurs de CMS prennent régulièrement des décisions qui impactent leurs utilisateurs. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Exemple avec WordPress, qui impose des changements radicaux sur son interface et sa gestion des plugins, sans toujours laisser le choix aux utilisateurs.
Autre problème : les mises à jour peuvent casser des fonctionnalités, poser des problèmes de compatibilité et rendre obsolètes certains plugins utilisés par des entreprises françaises.
Enfin, si un éditeur de CMS décide de restreindre l’accès à certaines fonctionnalités pour des raisons économiques ou géopolitiques, il est impossible de s’y opposer.
Même en utilisant une solution Open Source, les évolutions et correctifs restent sous le contrôle des sociétés qui les développent. Si un éditeur américain décide d’imposer une mise à jour qui ne vous convient pas, vous n’aurez pas d’autre choix que de suivre le mouvement, sous peine de laisser votre site exposé à des vulnérabilités de sécurité.
Une souveraineté globale en danger
Dans un contexte géopolitique mondial de plus en plus tendu, la dépendance aux géants technologiques américains prend une dimension nouvelle. En plus des lois américaines mentionnées ci-dessus, les relations internationales peuvent avoir un impact direct sur les services numériques utilisés par les entreprises françaises. Par exemple, des sanctions économiques, des embargos technologiques ou des interdictions de services peuvent affecter la disponibilité des solutions numériques.
L’actualité récente a en effet montré que des entreprises américaines pouvaient être contraintes de suspendre certains services en raison de décisions géopolitiques ou économiques.
La dépendance à des CMS américains expose par conséquent les entreprises françaises à la fois à des risques juridiques et à des risques d'interruption de services critiques en cas de tensions diplomatiques.
Les lois européennes, impuissantes ?
L’Union Européenne tente de poser des garde-fous face à l’hégémonie numérique américaine. Mais même avec le RGPD (Règlement Général de Protection des Données européen), les décisions prises par des entreprises américaines s’imposent souvent aux entreprises françaises.
Il y a peu, Google a modifié ses règles de confidentialité et Meta a imposé des changements dans la gestion des données publicitaires, impactant de plein fouet les entreprises européennes. Or, la majorité des CMS américains suivent ces mêmes tendances sans concertation avec leurs utilisateurs internationaux.
La solution me direz-vous ? Car je sens que vous commencez à vous inquiéter. Rassurez-vous, il y en a une.
Privilégier un CMS français : une urgence
Face à ces enjeux, qui deviennent géopolitiques ces derniers temps, utiliser un CMS français pour votre site internet fait figure de solution évidente. Cela présente plusieurs avantages :
- Souveraineté numérique : vos données restent soumises aux lois françaises et européennes.
- Conformité RGPD : moins de risques liés à la protection des données personnelles.
- Support local : des équipes basées en France, réactives et proches des utilisateurs.
- Indépendance technologique : éviter les mises à jour imposées par des éditeurs américains.
- Prévention face aux risques géopolitiques : en prenant en main la souveraineté numérique de votre entreprise, vous vous protégez des décisions politiques pouvant impacter directement le fonctionnement de vos infrastructures technologiques.
La solution pour garder un contrôle total est d’opter pour un CMS européen (Prestashop, Strapi, etc.) et de sélectionner ses plugins avec rigueur. Une alternative encore plus fiable consiste à choisir un CMS développé par une entreprise française, comme WebGazelle, qui maîtrise l’ensemble de son infrastructure et garantit une indépendance totale vis-à-vis des éditeurs américains.
En bref : choisir un CMS français, c’est aussi choisir votre indépendance
Utiliser un CMS français ne relève pas du simple chauvinisme numérique. C’est une question de souveraineté, de sécurité et de liberté. Entre les législations américaines intrusives, la dépendance aux plugins US et les décisions imposées sans concertation, il devient stratégique pour les entreprises françaises de s’émanciper et de soutenir des solutions locales. Ne laissez pas votre entreprise dépendre de décisions prises à l’étranger, loin de vos préoccupations locales, ne laissez pas d’autres décider pour vous !
Et la prochaine fois que vous penserez à refaire votre site internet, et que vous devrez choisir un CMS, demandez-vous : qui détiendra réellement les clés de mon site ?
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